Le montage financier


Le financement du Center Parcs lui-même est assuré pour plus de la moitié par les collectivités publiques, donc par les citoyens :

  • 33.5 millions d’euros sont apportés par des investisseurs privés
  • 36.5 Millions d’euros sont apportés par la SEM (société d’économie mixte) dont 19 Millions par le Conseil Général du Jura, 8 Millions par la Région Franche-Comté, 7 Millions par la Communauté de Communes du Comté de Grimont, auxquels s’ajoutent 2 Millions de subventions diverses.

– Les dépenses d’aménagement des réseaux (VRD : routes, eau, assainissement) estimées pour l’instant à 14 Millions d’euros sont intégralement supportées par les collectivités territoriales.

Soit un total d’aides directes annoncées de 47 Millions d’euros, payés par le contribuable.

La société Pierre et Vacances commence la vente des cottages sur plans, avant d’avoir acheté le terrain. Ce qui lui apporte la trésorerie pour la construction desdits cottages.
  • La société Pierre et Vacances effectue la promotion immobilière du site, soit pour la vendre à la SEM, soit pour la vendre aux investisseurs privés (compagnies d’assurances, banques, épargnants privés,…).
  • La part des collectivités locales dans la SEM se répartit comme suit :
    – Conseil général du Jura : 19 M€
    – Conseil régional de Franche-Comté : 8 M€
    – subventions diverses 2,5 M€
…reste à charge de la CC Comté de Grimont et commune de Poligny : 7 M€, sachant que c’est la CC qui porte la compétence tourisme. On peut donc imaginer que la plus grosse part de ces 7 M€ sera apportée par la CC. On peut se poser la question de la retombée économique de l’aménagement sur les communes éloignées du site.
La participation financière de Poligny à la SEM reste un mystère : C. Perny (ancien président du Conseil départemental) affirmait en septembre 2014 que Poligny participe et D. Bonnet (maire de Poligny) affirmait le contraire.
On constate la part énorme que le Conseil départemental 39 est prêt à mettre dans l’affaire. Mais que deviendra cette dette (car il sera obligé d’emprunter) quand les départements disparaîtront ou à tout le moins, verront leurs domaines de compétence réduits ? Qui récupèrera la dette ??
  • Les élus se rassurent, car les clauses du partenariat SEM / PetV Center parcs sont alléchantes : durée du bail de location de l’aménagement touristique : 9 ans, renouvelable jusqu’à l’échéance de 20 ans. Or, les collectivités empruntent souvent sur 45 ans. Si au-delà de cette date, PetV Center parcs décide de ne plus exploiter, la propriété de l’outil reste à la SEM. MAIS PetV Center parcs est propriétaire du terrain, c’est-à-dire que la société est propriétaire de la seule valeur durable et pérenne de l’aménagement. Si au bout de 20 ans, PetV décide de rentabiliser son bien en vendant les parcelles de bois, quelle valeur résiduelle aura l’aménagement touristique, compte tenu du vieillissement rapide de ce type de construction ?
La société Pierre et Vacances n’a pas le choix : pour vivre, elle doit continuer à investir, construire toujours plus de résidences touristiques, financées par les contribuables. Les impôts locaux des Polinois et des Jurassiens participeront-ils au relèvement du déficit du groupe Pierre et Vacances ? Et si oui, qu’est-ce que cela leur rapportera ?